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Sans  spécialistes. de l’encre et/ou de la poudre)



Sans  spécialistes

(de l’encre et/ou de la poudre)

L
es  théoriciens  auto-proclamés  (ou pas),  les  charlatans, les  prétendus experts, les personnes qui voient l’anar- chisme comme un “champ d’investigation” ou “d’étude”, les historiens, les sociolo- gues, celles et ceux qui se dédient unique- ment à analyser les luttes des autres sans faire le moindre pas (ou se consacrent à récupérer ou à revisiter, pour quelque rai- son que ce soit, de manière révisionniste des ruptures concrètes des mouvements révolutionnaires qui les dérangent), celles et  ceux  qui  s’adjugent  la  vérité  absolue dans  les  méthodes  et  contenus  à  partir de  positions  égocentriques  dans  l’action, sont bien éloignés de ce que nous pensons souhaitable dans la contribution véritable à des réalités de lutte. Cependant, creuser


notre propre “histoire” par nous-mêmes, reconstruire des expériences (et pas pour nous accrocher à de vieux mythes et lé- gendes ou à une épopée  idéalisée),  agir de manière autonome et par soi-même, permet entre autres choses que le conflit avec l’existant soit réel, ici et maintenant, pourquoi pas. Tout ce savoir particulier à disposition s’étend et se diffuse, se par- tage, devient vivant, se rebelle aussi et n’appartient plus à personne. Nous pen- sons qu’on n’arrive pas à certaines éla- borations par génération spontanée (ou par illumination), mais par l’échange, en face à face ou pas, avec mille et une idées et au contact de circonstances qui nous motivent, qui ont lieu par notre propre initiative et au-delà de nous (et que, bien sûr, chaque individu, chaque groupe d’in- dividus etc., en les complexifiant et en y contribuant, synthétisera ou répandra d’une manière heureusement incontrô- lable). Nous pouvons briser la notion bourgeoise d’auteur(s). Ce qui ne signifie pas manquer de positions propres.

 

Les apports et contributions qui forment cet univers de livres, brochures, pam- phlets, tracts, affiches, de bibliothèques entières, la collecte de matériels du pas- sé et du présent ; la construction d’une infinité de formes communicatives entre nous ; les diverses tensions destructrices ; l’essor de l’initiative individuelle chez soi et les autres ; les élans vers les ruptures qui donnent un peu d’oxygène dans le monde de l’oppression etc. etc., tout cela émerge d’initiatives propres et pas du rôle de spécialistes, d’inutiles archivistes d’histoires ou de maîtres de la pratique, en prenant soin de ne pas répéter comme des automates ce que nous avons appris. Selon nous, le grand défi consiste à com- prendre qu’en ce qui concerne l’approfon- dissement du conflit avec le monde des maîtres, TOUT EST À FAIRE. Précisément


parce que nous ne nous pensons pas  en tant que partie d’un corps, d’un organisme ou d’un système dans lequel chacun des éléments se verrait assigner un rôle, une fonction déterminée. Nous provoquons souvent la complémentarité à des mo- ments concrets (évidemment, nous ne faisons généralement pas tous et toutes la “même chose” au  même  moment), mais nous voyons aussi l’importance de rompre avec la mentalité classique prove- nant de la division spécialisée du  travail (en  l’occurrence  de  l’activité),  transpo- sée dans certaines occasions passées et présentes sur des appareils  hiérarchisés de lutte où des experts développent cor- rectement leur sphère particulière : c’est l’autorité sous les dehors de la nécessité, du moindre mal pour certains.

 

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M
algré  la  vision  des  plus  catastro- phistes,  beaucoup  de  moments

de rupture se  produisent  encore  dans le monde, en réponse à des offensives concrètes de la domination ou aux sempi- ternelles agressions du pouvoir : des ex- plosions de rage, des gestes rebelles, des initiatives plus ou moins projetées, etc. qui nous parlent de possibilités réelles et battent en brèche le message envoyé par le système et ses complices, selon lequel il n’est plus possible de trouver quoi que ce soit au-delà de l’oppression. Ces ex- pressions ont parfois lieu sans qu’aucune règle logique ne puisse les “expliquer” et certaines d’entre elles sont protéiformes, chaotiques ; d’autres, parfois planifiées et structurées à l’origine, finissent par voir leur plan initial débordé,  dans  le  conte- nu comme dans la forme… bref, il y en a pour tous les goûts. Certaines expressions offrent des occasions intéressantes et c’est entre autres choses pour cela qu’il est nécessaire de maintenir bien huilée


cette articulation entre ce que (pour nous comprendre) nous avons appelé théo- rie-réflexions, analyses etc, etc. et ce que nous avons appelé la pratique (pour nous comprendre) – gymnastique, action, acti- vité etc.etc.–, sans les compartimenter de manière hermétique et les étrangler sur elles-mêmes. Anarchistes, nous agissons à la première personne, personne  ne  le fait à notre place, nous pensons par nous- mêmes, personne ne le fait à notre place, pas même d’autres compagnon-ne-s. L’au- tonomie individuelle et collective n’est possible qu’en rompant avec la menta- lité de délégation vis-à-vis d’experts en tout genre, pour élaborer notre propre idée de la lutte, en même temps que les conditions qui la rendent possible AU- JOURD’HUI. Et sans nous séparer de nos idées en les éloignant de l’action. Entre la poudre et l’encre.

 



  

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