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● Antiracisme politique



L’«antiracisme politique» est une expression employé e par une nouvelle gé né ration de militants, inspiré e notamment par les Indigè nes de la Ré publique, qui s’oppose à l’antiracisme dit «moral» des associations traditionnelles comme SOS-Racisme ou la Licra. Elle leur reproche notamment leur naï veté et leurs é checs attribué s à une trop grande culture du compromis avec des institutions gangrené es par la mentalité coloniale. L’antiracisme politique s’oppose frontalement au narratif de l’antiracisme universaliste qui connut son heure de gloire dans les anné es 1980, quand triomphaient la petite main jaune et le multiculturalisme heureux, version United Colors of Benetton. Le cosmopolitisme laisse dé sormais place au tribalisme. L’idé al du mé tissage à celui de la non-mixité. La «race», bannie sous sa forme biologique, est ré introduite comme un concept sociologique, car, comme l’explique le sociologue É ric Fassin, «si les racistes croient à l’existence des races au pluriel (blanche, noire, juive, etc. ), les antiracistes nomment la race au singulier pour dé noncer le mé canisme social d’assignation à une diffé rence hié rarchisé e». C’est ainsi qu’on parle dé sormais de «racisé s», ce terme dé signant une racialisation passive et pourtant revendiqué e.

L’universalisme (ré publicain) est dé noncé comme un diffé rencialisme dé guisé qui permet, en ré alité, la domination d’un groupe d’individus (les Blancs) sur les autres (les minorité s). Ce qui autorise de ne plus parler du racisme comme d’une disposition morale malfaisante des individus à combattre (la permanence du pré jugé ), mais comme d’une composante structurelle et organisé e des socié té s occidentales: on parle dé sormais de «racisme systé mique» ou de «privilè ge blanc». Ce nouvel antiracisme postule une frontiè re infranchissable entre «allié s» - quelle que soit leur bonne volonté - et concerné s. Ainsi les «dominé s» (femmes, ou membres de minorité s sexuelles et raciales) ont-ils un droit à la parole privilé gié sur la cause qui les concerne. Un homme ne pourra s’exprimer au nom des femmes, ni un Blanc au nom des Noirs et des Arabes. Fini le «Touche pas à mon pote», jugé paternaliste. Cette barriè re dressé e entre les victimes et les autres, qui nie la distinction entre le «té moignage» et l’analyse, aboutit notamment à la gé né ralisation des «ré unions en non-mixité » et autres «safespaces» au sein des université s, des endroits où les membres de minorité s peuvent se retrouver entre eux et d’où sont exclus ceux qui appartiennent au camp des dominants, les Blancs mâ les hé té rosexuels. En France, l’expression «indigé nisme», renvoyant au groupuscule des Indigè nes de la Ré publique, s’est ré pandue comme synonyme de cet «antiracisme politique».



  

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