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Théorie du genre, décolonialisme, racialisme. Ces nouveaux dogmes qui veulent s’imposer en France



ENQUÊ TE - Le dé bat sur l’islamo-gauchisme s’est é largi à l’ensemble d’une mouvance qui progresse dans les dé partements de sciences sociales à l’université et chez une nouvelle gé né ration militante de gauche. La race, le genre et l’identité en sont les nouveaux totems.

Par Eugé nie Bastié

Publié le 25/02/202

 

En France, patrie des idé es, on aime à se dé chirer sur les mots. Chacun a sa dé finition de la «laï cité », on veut retirer «race» de la Constitution, on glose sur la pertinence du terme «ensauvagement». La polé mique sur «l’islamo-gauchisme» vire, elle aussi, à la querelle sé mantique. Tandis que la ministre Fré dé rique Vidal s’est empê tré e dans une dé finition floue du phé nomè ne («l’ensemble des radicalité s qui traversent notre socié té », a-t-elle dit dans le JDD ), de nombreux universitaires et responsables politiques de gauche en profitent pour dé duire de l’impré cision du mot la preuve irré futable qu’il s’agirait d’un fantasme. Telle il y a quelques anné es la «thé orie du genre qui n’existait pas», l’islamo-gauchisme est discré dité comme un concept «imaginaire» (dixit les 800 universitaires qui ont signé une tribune ré clamant la dé mission de Vidal), forgé par des «ré actionnaires», qui ne renverrait à aucune ré alité sociale. Et, en effet, ce terme qui domine le dé bat ne recoupe qu’une partie d’une dé rive militante des sciences sociales qui se dé ploie sur plusieurs fronts.

 

Interrogé par l’hebdomadaire Marianne , l’inventeur du terme «islamo-gauchisme», le politologue Pierre-André Taguieff affirme qu’il faut é largir l’idé e d’une enquê te lancé e par la ministre au «statut des fausses sciences sociales calqué es sur l’idé ologie dé coloniale, la “thé orie critique de la race” et l’intersectionnalisme». Mais que signifient tous ces termes? Ces concepts ou champs de recherches, dont certains se veulent drapé s d’une lé gitimité scientifique, d’autres au contraire utilisé s pour dé signer pé jorativement l’adversaire, recoupent diffé rentes facettes d’une puissante lame de fond qui prend sa source dans les dé partements des sciences sociales des faculté s occidentales, et se dé ploie aussi en politique et dans les entreprises.

Ce qu’on pourrait appeler le «né ogauchisme» - car il reprend certains mots d’ordre du gauchisme culturel des anné es 1970 en les radicalisant - se traduit globalement par l’abandon de la question sociale au profit de la politique des identité s, du paradigme de l’exploitation pour celui de la domination, de la centralité des classes populaires vers celles de minorité s sexuelles, religieuses ou ethniques, et la centralité de la race et du genre dans la recherche. Ce dé voiement militant de la science se dé ploie en rhizome (pour reprendre l’expression phare de la French Theory, c’est-à -dire de faç on horizontale et souterraine) dans des proportions qui restent à quantifier pré cisé ment, mais qui ne sont certainement pas né gligeables.



  

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