Il est rare qu'une fake news devienne un chef-d'œuvre littéraire
Il est rare qu'une fake news devienne un chef-d'œuvre littéraire
Dans une interview à la revue Trente ans de prix des libraires, Barjavel révèle qu'une fausse dépêche publiée dans un journal de l'été 1965 est en partie à l'origine de La Nuit des temps. « Les journaux annoncèrent en trois lignes qu'un satellite américain au-dessus du pôle Sud avait reçu et enregistré des signaux radio. Mais, extraordinaire coïncidence, je venais, dans les jours précédents, de prendre contact avec André Cayatte, qui avait envie de réaliser un film de science-fiction et m'avait demandé de travailler avec lui à construire un scénario d'après une idée qu'il avait eue. » Le réalisateur de Nous sommes tous des assassins et Mourir d'aimer lui propose un récit sur la découverte d'un homme issu d'une ancienne civilisation. Il raconterait pourquoi sa société a disparu pour permettre aux contemporains de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Partant de ce pitch mélangé à la fake news, les deux artistes ébauchent un synopsis de trois ou quatre pages, qui leur permet d'attirer l'attention d'un producteur. Mais le scénario piétine, jusqu'au jour où Barjavel se rend compte que leur histoire « boite » « parce qu'elle n'a qu'une seule jambe ». L'auteur ajoute donc Eléa, une femme qui symbolise une nouvelle Ève, et invente une histoire d'amour proche d'une tragédie grecque.
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