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Note sur l’édition numérique. 52 страница



— Ah! ben toi! t’es comme ta mè re!... Quand t’as une musique dans le cassis, tu l’as pas ailleurs!... Ah! Je sais plus quoi te dire... Tu voudrais pas ê tre cuirassier?... Gras à lard comme te voilà, tu ferais pas mal sur un cheval! Ils te verraient plus dans ta cuirasse!... Tu serais fantô me au ré giment!... Tu risquerais plus un coup de pique!... Ç a c’est une affaire!... Ah! C’est la merveilleuse idé e! Mais là encore faut que t’engraisses!... mê me comme fantô me t’as pas assez!... Ma pauvre andouille, il te manque au moins dix kilos!... Et je suis pas exagé ré !... Toujours dix kilos!... T’aimes mieux cette combinaison-là ?...

— Oui mon oncle!...

— Je te vois d’ici moi, à la charge!... » Moi je voyais rien du tout!...

« Oui mon oncle!... Oui, je veux bien attendre...

— Les “ Gros frè res ”! Ferdinand!... “ Gros frè re!... ” L’ami des nourrices! Le soutien de la “ fantabosse ”! La terreur des artilleries!... On aura de tout dans la famille!... T’iras pas dans la marine... T’as dé jà comme ç a le mal de mer!... Alors tu comprends?... Et ton pè re qu’a fait cinq anné es? Qu’est-ce qu’il va nous dire?... Lui, c’é tait dans les batteries lourdes!... On aura de tout dans la famille!... Toute l’armé e mon pote!... Le 14 juillet chez soi!... Hein?... Taratata! Ta ta ta!... »

Toujours pour me dé rider, il a cherché son ké pi, il é tait au-dessus de la cheminé e, à droite prè s de la glace... Je le vois encore son pompon, un petit poussin jaune... Il se l’est posé en bataille...

« Voilà Ferdinand! Toute l’armé e... » C’é tait joyeux comme conclusion.

« Ah! va donc! qu’il s’est ravisé... Tout ç a c’est du flan!... T’as pas fini de changer d’avis!... Elle est pas encore dans le sac ta feuille... ton matricule? mon pote? Va mon petit tringlot!... T’as bien le temps!... » Il a soupiré... « C’est jamais la place qui manque pour faire des conneries!... Actuellement t’es bouleversé... Ç a se comprend un peu... T’as chialé comme une Madeleine... Tu dois avoir beaucoup soif!... Non?... Tu veux pas un coup de ginglard?... J’ai un calvados extra!... Je te mettrais du sucre avec... T’en veux pas?... T’aimes mieux un coup de rouge tout simple, du rouquin maison? Tu veux que je te le fasse chauffer?... Tu veux pas une camomille?... Tu veux pas un coup d’anisette?... T’aimes mieux un coup de polochon? Je vois tout ce que c’est!... Du roupillon pour commencer!... C’est la sagesse mê me!... C’est moi qui dé conne tu vois... Ton besoin, c’est dix heures d’affile... Allez ouste!... mon cher neveu!... Assez bavoché comme ç a! Sortons la litiè re du Jé sus!... Ah! le pauvre vieux mironton!... Il a eu bien trop de misè res! Ç a te ré ussit pas la campagne! Ç a mon fiote je l’aurais juré... Reste donc toujours avec moi!...

— Je voudrais bien mon oncle... Je voudrais bien!... Mais c’est pas possible, je te jure!... Plus tard mon oncle!... Plus tard? tu veux pas?... Je ferais rien de bon mon oncle, tout de suite... Je pourrais plus!... Dis mon oncle, tu veux bien que je parte?... Dis que tu demanderas à papa?... Je suis sû r qu’il voudra bien lui!...

— Mais non! Mais non!... Moi je ne veux pas... » Ç a le mettait en boule... « Ah! Ce que t’es tê tu quand mê me!... Ah! Ce que tu peux ê tre obstiné !... absolument comme Clé mence!... Ma parole! Tu tiens de famille!... Mais tu te ravages à plaisir!... Mais le ré giment mon petit pote!... mais c’est pas comme tu t’imagines!... C’est plus dur encore qu’un boulot!... Tu peux pas te rendre compte... Surtout à ton â ge!... Les autres, ils ont vingt et une piges! c’est dé jà un avantage. T’aurais pas la force de tenir... On te ramasserait à la cuiller...

— Je sais pas mon oncle, mais ç a vaudrait mieux que j’essaye!...

— Ah! Du coup, c’est de la manie!... Allez! Allez! On va se pieuter! Maintenant tu dis plus que des sottises, demain nous en reparlerons... Moi je crois surtout que t’es à bout... C’est une idé e comme une fiè vre. Tu bafouilles et puis c’est marre... Ah! Ils t’ont fadé comme coup de serpe... Ah! il é tait grand temps que tu rentres!... Ah! Ils t’ont bien arrangé !... Ils t’ont soigné les agricoles!... Ah! c’est le bouquet!... Maintenant tu dé connes! Eh bien mon colon!... Ah! moi alors, je vais te restaurer... Et tu vas me cacher quelque chose!... Ç a je peux dé jà maintenant te pré venir!... Tous les jours des farineux!... du beurre! et de la carne! et de premiè re!... pas des petites cô telettes je t’assure!... Et du chocolat chaque matin!... Et puis l’huile de foie de morue à la bonne timbale! Ah! Mais moi je sais ce qu’il faut faire!... C’est fini les cropinettes! et les sauces de courant d’air!... Mais oui mon petit ours!... C’est terminé la claquette!... Allons ouste! au plume à pré sent!... Tout ç a c’est des balivernes!... T’es simplement impressionné !... Voilà moi, ce que je trouve... T’es retourné de fond en comble!... À ton â ge, on se rempiffe d’autor!... Il suffit de plus y penser!... Penser à autre chose!... Et de bouffer comme quatre!... comme trente-six!... Dans huit jours ç a paraî tra plus! C’est garanti Banque de France! Et Potard Potin! »

On a sorti le pageot de l’armoire... Le lit-cage qui grinç ait de partout... Il é tait devenu minuscule... Quand j’ai essayé de m’allonger je m’emmê lais dans les barreaux. J’ai mieux aimé le matelas par terre... Il m’en a mis un deuxiè me... un matelas à lui... Je tremblais encore comme une feuille... Il m’a redonné des couvertures... Je continuais la grelotte... Il m’a complè tement recouvert, enseveli sous un tas de manteaux... Toutes ses peaux d’ours je les avais dessus... Y avait un choix dans l’armoire!... Je frissonnais quand mê me... Je regardais les murs de la piaule... Ils avaient aussi rapetissé !... C’é tait dans la piè ce du milieu, celle de L’Angé lus...

« Je peux pas t’en fourrer davantage! Hein?... Dis mon vieux crocodile? Je peux pas quand mê me t’é touffer?... Tu vois pas ç a?... que je te retrouve plus?... Ah ben! ç a serait du guignolet! du propre!... du mimi! Ah ben! ç a me ferait un beau troufion!... Estourbi sous les couvertures!... Tu parles alors d’une chanson!... Eh ben! Je serais frais moi dans le coup!... Ah ils m’arrangeraient au Passage!... Oh ben oui! Le cher enfant!... Le tré sor! Je serais coquet pour m’expliquer!... Pé ri dans son jus le monstre! Pfouac! Absolument! Oh! là ! là ! Quelle manigance!... Mon empereur n’en jetez plus!... La cour est pleine!... » Je me saccadais pour rire en chœ ur... Il est allé vers sa chambre... Il me pré venait encore de loin...

« Dis donc je laisse ma porte ouverte!... Si t’as besoin de quelque chose aie pas peur d’appeler! C’est pas une honte d’ê tre malade... J’arriverai immé diatement!... Si t’as encore la colique tu sais où sont les cabinets?... C’est le petit couloir qu’est à gauche!... Te trompe pas pour l’escalier!... Y a la “ Pigeon ” sur la console... T’auras pas besoin de la souffler... Et puis si t’as envie de vomir... t’aimes pas mieux un vase de nuit?...

— Oh! non mon oncle... J’irai là -bas...

— Bon! Mais alors si tu te lè ves passe-toi tout de suite un pardessus! Tape dans le tas! n’importe lequel... Dans le couloir t’attraperais la crè ve... C’est pas les pardessus qui manquent!...

— Non mon oncle. »

 

 


 

Note sur l’é dition numé rique.

Le document reprend le texte et la typographie de l’é dition La Plé iade de 1981 (ISBN 2-07-011000-1).

 



  

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