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Dans la Tour, dans la Tour, riait le Verulam. Et depuis lors je gis ici, en compagnie de cette larve humaine qui dit s'appeler Soapes, et les geô liers me connaissent seulement comme Jim de la Papaye. J'ai é tudié à fond, et avec un zè le ardent, philosophie, droit et mé decine, et aussi, hé las, thé ologie. Et me voilà ici, pauvre pauvre fou, et j'en sais autant qu'avant.

.....

Par une meurtriè re j'ai assisté aux noces royales, avec les chevaliers à la rouge croix qui caracolaient au son des trompettes. J'aurais dû ê tre là ‑ bas à jouer de la trompette. Cecilia le savait, et une fois encore m'avaient é té soustraits ma ré compense, mon but. C'est William qui jouait. Moi j'é crivais dans l'ombre, pour lui.

– Je te dirai comment te venger, m'a susurré Soapes, et ce jour‑ là, il s'est montré sous son vrai jour: un abbé bonapartiste, depuis des siè cles mis dans ce tombeau des vivants.

– Tu en sortiras? lui ai‑ je demandé.

– If... avait‑ il commencé à ré pondre.

Mais ensuite il se tut. En tapant de sa cuillè re sur le mur, dans un mysté rieux alphabet qu'il me dit en confidence avoir reç u de Trithè me, il a commencé à transmettre des messages à quelqu'un de la cellule d'à cô té. Le comte de Montsalvat.

.....

Des anné es ont passé. Soapes n'a jamais cessé de taper contre le mur. A pré sent je sais pour qui et à quelles fins. Il s'appelle Noffo Dei. Dei (par quelle mysté rieuse kabbale Dei et Dee ont‑ ils une si proche ré sonance? Qui a dé noncé les Templiers? ), renseigné par Soapes, a dé noncé Bacon. Ce qu'il a dit, je ne sais pas, mais il y a quelques jours Verulam a é té emprisonné. Accusé de sodomie parce que, dirent‑ ils (je tremble à la pensé e que ce fû t vrai), toi, la Dark Lady, la Vierge Noire des druides et des templiers, tu n'é tais rien d'autre, tu n'es rien d'autre que l'é ternel androgyne, sorti des mains savantes de qui, de qui? A pré sent, à pré sent je le sais: de ton amant, le comte de Saint‑ Germain! Mais qui est Saint‑ Germain sinon Bacon soi‑ mê me (que de choses sait Soapes, cet obscur templier aux nombreuses vies... )?

.....

Le Verulam est sorti de prison, il a regagné, par ses arts magiques, la faveur du monarque. Maintenant, me dit William, il passe ses nuits le long de la Tamise, au Pilad's Pub, à jouer avec cette é trange machine que lui a inventé e un natif de Nola qu'ensuite il a fait affreusement brû ler à Rome, aprè s l'avoir attiré à Londres pour lui arracher son secret, une machine astrale, dé voreuse de sphè res affolé es, que, à travers l'infini de l'univers et des mondes, au milieu d'un rutilement de lumiè res angé liques, donnant d'obscè nes coups de bê te triomphante, le pubis contre la caisse, pour simuler les vicissitudes des corps cé lestes dans la demeure des Dé cans et comprendre les derniers secrets de sa grande instauration, et le secret mê me de la Nouvelle Atlantide, il a appelé e Gottlieb's, en parodiant la langue sacré e des Manifestes attribué s à Andreae... Je m'exclame ah! (s'é cria‑ t‑ il), maintenant la conscience lucide, mais trop tard et en vain, tandis que mon coeur bat visiblement sous les dentelles du corselet: voilà pourquoi il m'a dé robé la trompette, amulette, talisman, lien cosmique qui pouvait commander aux dé mons. Qu'est‑ ce qu'il peut bien tramer dans sa Maison de Salomon? Il est tard, me ré pé té ‑ je, dé sormais on lui a donné trop de pouvoir.

......

On dit que Bacon est mort. Soapes m'assure que ce n'est pas vrai. Personne n'en a vu le cadavre. Il vit sous un faux nom chez le landgrave de Hesse, maintenant initié aux plus grands mystè res, et donc immortel, prê t à poursuivre sa té né breuse bataille pour le triomphe du Plan, en son nom et sous son contrô le.

Aprè s cette mort pré sumé e, William est venu me trouver avec son sourire hypocrite, que la grille n'arrivait pas à me cacher. Il m'a demandé pourquoi, dans le sonnet 111, je lui avais é crit au sujet d'un certain Teinturier, et il m'a cité le vers: To What It Works in, Like the Dyer's Hand...

– Moi je n'ai jamais é crit ces mots, lui ai‑ je dit.

Et c'é tait vrai... C'est clair: Bacon les a insé ré s, avant de disparaî tre, pour lancer quelque mysté rieux signal à ceux qui devront par la suite donner l'hospitalité à Saint‑ Germain, de cour en cour, en qualité d'expert è s teintures... Je pense que, dans les temps futurs, il essaiera de faire croire qu'il a é crit lui les œ uvres de William. Comme tout devient é vident, quand on regarde de la nuit d'une geô le!

.....

Where Art Thou, Muse, That Thou Forget'st So Long? Je me sens las, malade. William attend de moi du maté riel neuf pour ses crapuleuses clowneries, là au Globe.

Soapes est en train d'é crire. Je regarde par‑ dessus son é paule. Il est en train de tracer un message incompré hensible: Riverrun, past Eve and Adam's... Il cache la feuille, me regarde, me voit plus pâ le qu'un Spectre, lit dans mes yeux la Mort. Il susurre: « Repose. N'aie crainte. J'é crirai pour toi. »

Et c'est ce qu'il fait, masque d'un masque. Moi, lentement, je m'é teins; et il me dé robe jusqu'à la derniè re lumiè re, celle de l'obscurité.

 

– 74 –

Bien que la volonté soit bonne, son esprit, toutefois, et ses prophé ties paraissent ê tre d'é videntes illusions du dé mon... Elles sont en mesure de tromper nombre de personnes curieuses et de causer grand dommage et scandale à l'É glise de Dieu Notre Seigneur.

Avis sur Guillaume Postel envoyé à Ignace de Loyola par les pè res jé suites SALMERON, LHOOST et UGOLETTO, 10 mai 1545.

Belbo nous raconta avec dé tachement ce qu'il avait imaginé, sans nous lire ses pages, et en é liminant les ré fé rences personnelles. Il nous donna mê me à croire qu'Aboulafia lui avait fourni les combinaisons. Que Bacon fû t l'auteur des manifestes rose‑ croix, je l'avais dé jà trouvé é crit quelque part. Mais un dé tail me frappa: que Bacon fû t vicomte de Saint‑ Albans.

Quelque chose me trottait par la tê te, quelque chose qui n'é tait pas sans me rappeler ma vieille thè se. Je passai la nuit suivante à farfouiller dans mes fiches.

« Messieurs, dis‑ je le lendemain matin, avec une certaine solennité, à mes complices, nous ne pouvons pas inventer des connexions. Elles existent. Quand saint Bernard lance l'idé e d'un concile pour lé gitimer les Templiers, parmi ceux qui sont chargé s d'organiser l'é vé nement il y a le prieur de Saint‑ Albans; lequel, entre autres, porte le nom du premier martyr anglais, é vangé lisateur des î les britanniques, né pré cisé ment à Verulam, qui fut le fief de Bacon. Saint Albans, celte et sans nul doute druide, initié comme saint Bernard.

– C'est peu, dit Belbo.

– Attendez. Ce prieur de Saint‑ Albans est abbé de Saint‑ Martin‑ des‑ Champs, l'abbaye où sera installé le Conservatoire des Arts et Mé tiers! »

Belbo ré agit: « Bon Dieu!

– Non seulement, ajoutai‑ je, mais le Conservatoire fut pensé comme hommage à Bacon. Le 25 brumaire de l'an III, la Convention autorise son Comité d'Instruction publique à faire imprimer l'œ uvre complè te de Bacon. Et, le 18 vendé miaire de la mê me anné e, la mê me Convention vote une loi pour faire construire une maison des arts et des mé tiers qui aurait dû reproduire l'idé e de la Maison de Salomon dont parle Bacon dans la Nouvelle Atlantide, comme le lieu où l'on aurait amassé toutes les inventions techniques de l'humanité.

– Et alors? demanda Diotallevi.

– C'est qu'au Conservatoire il y a le Pendule », dit Belbo. Et, d'aprè s la ré action de Diotallevi, je compris que Belbo l'avait mis dans la confidence de ses ré flexions sur le pendule de Foucault.

« Allons‑ y doucement, dis‑ je. Le pendule est inventé et installé au siè cle dernier. Pour le moment laissons‑ le de cô té.

– Laissons‑ le de cô té ? dit Belbo. Mais vous n'avez jamais donné un coup d'oeil à la Monade Hié roglyphique de John Dee, le talisman qui devrait concentrer toute la sapience de l'univers? Ne dirait‑ on pas un pendule?

 

– D'accord, dis‑ je, admettons que nous pouvons é tablir un rapport entre les deux faits. Mais comment passe‑ t‑ on de Saint‑ Albans au Pendule? »

Je le sus en l'espace de quelques jours.

« Donc, le prieur de Saint‑ Albans est abbé de Saint‑ Martin‑ des‑ Champs, qui devient ensuite un centre philo‑ templier. Bacon, à travers son fief, é tablit un contact initiatique avec les druides fidè les de saint Albans. A pré sent, é coutez: tandis que Bacon commence sa carriè re en Angleterre, en France Guillaume Postel finit la sienne. »

(Je saisis une imperceptible contraction sur le visage de Belbo, je me souvins du dialogue à l'exposition de Riccardo, Postel lui é voquait idé alement le ravisseur de Lorenza. Mais ce fut l'histoire d'un instant. )

« Postel é tudie l'hé breu, cherche à montrer que c'est la matrice commune de toutes les langues, traduit le Zohar et le Bahir, a des contacts avec les kabbalistes, lance un projet de paix universelle analogue à celui des groupes rose‑ croix allemands, il cherche à convaincre le roi de France de s'allier avec le sultan, il visite la Grè ce, la Syrie, l'Asie Mineure, il é tudie l'arabe, en un mot il reproduit l'itiné raire de Christian Rosencreutz. Et ce n'est pas un hasard s'il signe certains é crits du nom de Rosispergius, celui qui ré pand la rosé e. Et Gassendi, dans son Examen Philosophiae Fluddanae, dit que Rosencreutz ne vient pas de rosa mais de ros, rosé e. Dans l'un de ses manuscrits il parle d'un secret à garder jusqu'à ce que viennent les temps, et il dit: " pour que les perles ne soient pas jeté es aux pourceaux ". Et vous savez où apparaî t cette citation é vangé lique? Au frontispice des Noces Chimiques. Et l'abbé Marin Mersenne, dé nonç ant le Rose‑ Croix Fludd, dit qu'il est de la mê me engeance que cet atheus magnus de Postel. Par ailleurs, il semble que Dee et Postel se sont rencontré s en 1550, sans probablement savoir encore, et ils n'auraient pu savoir avant que trente anné es ne s'é coulent, qu'ils é taient, eux deux, les grands maî tres du Plan destiné s à se rencontrer en 1584. Or Postel dé clare, oyez oyez, qu'en tant que descendant direct du fils aî né de Noé, et vu que Noé est le fondateur de la ligné e celtique et donc de la civilisation des druides, le roi de France est l'unique pré tendant lé gitime au titre de Roi du Monde. Texto, le Roi du Monde d'Agarttha, mais il le dit trois siè cles avant. Laissons tomber le fait qu'il devient amoureux d'une vieille dé catie, Joanne, et qu'il la considè re comme la Sophia divine, l'homme devait avoir une case en moins. Il faut bien noter qu'il avait des ennemis puissants, on l'a taxé de chien, monstre exé crable, cloaque de toutes les hé ré sies, possé dé par une lé gion de dé mons. Toutefois, mê me avec le scandale de Joanne, l'Inquisition ne le tient pas pour hé ré tique, mais bien pour amens, disons un peu atteint. En somme, on n'ose pas dé truire l'homme parce qu'on sait qu'il est le porte‑ parole d'un certain groupe assez puissant. Je signale à Diotallevi que Postel voyage aussi en Orient et qu'il est le contemporain d'Isaac Luria, tirez‑ en les consé quences qu'il vous plaira. Bien; en 1564 (l'anné e où Dee é crit la Monas Ierogliphica), Postel ré tracte ses hé ré sies et se retire... devinez où ? Dans le monastè re de Saint‑ Martin‑ des‑ Champs! Qu'est‑ ce qu'il attend? É videmment il attend l'anné e 1584.

– É videmment », confirma Diotallevi.

Je poursuivis: « Vous vous rendez compte! Postel est grand maî tre du noyau franç ais, qui guette le contact avec le groupe anglais. Mais il meurt en 1581, trois ans avant la rencontre. Conclusions: primo, l'accident de l'anné e 1584 a lieu parce qu'il manque, juste au moment où il le faudrait, un esprit aigu comme Postel, en mesure de comprendre ce qui se passait avec la confusion des calendriers; secundo, Saint‑ Martin é tait un lieu où les Templiers se trouvaient chez eux depuis toujours, et où se retranchait, en attendant, l'homme chargé d'é tablir le troisiè me contact. Saint‑ Martin‑ des‑ Champs é tait le Refuge!

– Tout s'assemble comme dans une mosaï que.

– Maintenant, suivez‑ moi bien. A l'é poque du rendez‑ vous manqué, Bacon n'a que vingt ans. Mais, en 1621, il devient le vicomte de Saint‑ Albans. Que trouve‑ t‑ il dans les possessions ancestrales? Mystè re. Toujours est‑ il que c'est pré cisé ment cette anné e‑ là que quelqu'un l'accuse de corruption et le fait enfermer un certain temps en prison. Bacon avait dé couvert quelque chose qui faisait peur. Peur à qui? C'est certainement à cette é poque que Bacon comprend que Saint‑ Martin doit ê tre gardé sous contrô le, et qu'il conç oit l'idé e de ré aliser là ‑ bas sa Maison de Salomon, le laboratoire où il pourrait parvenir, par des moyens expé rimentaux, à dé couvrir le secret.

– Mais, demanda Diotallevi, que pouvons‑ nous trouver qui mette en contact les hé ritiers de Bacon avec les groupes ré volutionnaires de la fin du XVIIIe?

– Ne serait‑ ce pas par hasard la franc‑ maç onnerie? dit Belbo.

– Superbe idé e. Au fond, c'est Agliè qui nous l'a suggé ré e, le soir où nous é tions au châ teau.

– Il faudrait reconstituer les é vé nements. Qu'est‑ ce qui s'est exactement passé dans ces milieux‑ là ? »

 

– 75 –

Au sommeil é ternel... n'é chapperaient donc que ceux qui, dé jà au cours de leur vie, auront su orienter leur conscience vers le monde supé rieur. Les Initié s, les Adeptes, constituent la limite de cette voie. Le « souvenir », l'anamnesis, ré alisé, d'aprè s Plutarque ils deviennent libres, ils vont sans liens, couronné s, ils cé lè brent les « mystè res » et regardent sur terre la foule de ceux qui ne sont pas initié s et qui ne sont pas « purs », s'é craser et se bousculer dans la fange et les té nè bres.

Julius EVOLA, La tradizione ermetica, Roma, Edizioni Mediterranee, 1971, p. 111.

Avec une belle crâ nerie, j'offrais mes services pour une recherche rapide et pré cise. J'aurais mieux fait de me taire. Je me trouvai dans un marais de livres qui comprenaient des é tudes historiques et des ragots hermé tiques, sans parvenir aisé ment à distinguer les renseignements fondé s des informations fantaisistes. Je travaillai comme un automate pendant une semaine, et à la fin je me dé cidai à pré senter une liste presque incompré hensible de sectes, loges, conventicules. Non sans que j'eusse eu, tout en l'é tablissant, quelques fré missements, lorsque je rencontrais des noms connus que je ne m'attendais pas à trouver en cette compagnie, et des coï ncidences chronologiques qu'il m'avait semblé curieux d'enregistrer. Je montrai le document à mes deux complices.

 

1645 – Londres: Ashmole fonde l'Invisible College, d'inspiration rose‑ croix.

 

1662 – De l'Invisible College naî t la Royal Society, et de la Royal Society, comme tout le monde le sait, la Franc‑ Maç onnerie.

1666 – Paris: Acadé mie des Sciences.

1707 – Naissance de Claude‑ Louis de Saint‑ Germain, si vraiment il est né.

1717 – Cré ation d'une Grande Loge Londonienne.

1721 – Anderson ré dige les Constitutions de la maç onnerie anglaise. Initié à Londres, Pierre le Grand fonde une loge en Russie.

1730 – Montesquieu, de passage à Londres, est initié.

1737 – Ramsay affirme l'origine templiè re de la maç onnerie. Origine du Rite É cossais, doré navant en conflit avec la Grande Loge Londonienne.

1738 – Fré dé ric, alors prince hé ritier de Prusse, est initié. Il sera le protecteur des Encyclopé distes.

1740 – Naissance, autour de ces anné es‑ là, en France, de diffé rentes loges: les É cossais Fidè les de Toulouse, le Souverain Conseil Sublime, la Mè re Loge É cossaise du Grand Globe Franç ais, le Collè ge des Sublimes Princes du Royal Secret de Bordeaux, la Cour des Souverains Commandeurs du Temple de Carcassonne, les Philadelphes de Narbonne, le Chapitre des Rose‑ Croix de Montpellier, les Sublimes É lus de la Vé rité...

1743 – Premiè re apparition publique du comte de Saint‑ Germain. A Lyon, cré ation du grade de Chevalier Kadosch, qui doit venger les Templiers.

1753 – Willermoz fonde la loge de la Parfaite Amitié.

1754 – Martines de Pasqually fonde le Temple des É lus Cohen (ou peut‑ ê tre le fait‑ il en 1760).

1756 – Le baron von Hund fonde la Stricte Observance Templiè re. Certains disent qu'elle est inspiré e par Fré dé ric II de Prusse. On y parle pour la premiè re fois des Supé rieurs Inconnus. Certains insinuent que les Supé rieurs Inconnus sont Fré dé ric et Voltaire.

1758 – Saint‑ Germain arrive à Paris et offre ses services au roi en tant qu'expert è s teintures. Il fré quente la Pompadour.

1759 – Il se formerait un Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident qui, trois ans aprè s, ré digerait les Constitutions et rè glement de Bordeaux d'où prendrait origine le Rite Ecossais Ancien et Accepté (qui, cependant, n'apparaî t officiellement qu'en 1801). Typique du rite é cossais sera la multiplication des hauts grades jusqu'à trente‑ trois.

1760 – Saint‑ Germain, au cours d'une mission diplomatique ambiguë en Hollande, doit s'enfuir, est arrê té à Londres et puis relaxé. Dom Pernety fonde les Illuminé s d'Avignon. Martines de Pasqually fonde les Chevaliers Maç ons É lus de l'Univers.

1762 – Saint‑ Germain en Russie.

 

1763 – Casanova rencontre Saint‑ Germain en Belgique: il se fait appeler de Surmont, et change une monnaie en or. Willermoz fonde le Souverain Chapitre des Chevaliers de l'Aigle Noir Rose‑ Croix.

1768 – Willermoz entre dans les É lus Cohen de Pasqually. On imprime apocryphe à Jé rusalem Les plus secrets mystè res des hauts grades de la maç onnerie dé voilé e, ou le vrai Rose‑ Croix: on y raconte que la loge des Rose‑ Croix est sur la montagne de Heredon, à soixante milles d'Edimbourg. Pasqually rencontre Louis Claude de Saint‑ Martin, qui deviendra connu comme Le Philosophe Inconnu. Dom Pernety devient bibliothé caire du roi de Prusse.

 

1771 – Le duc de Chartres, connu ensuite comme Philippe É galité, devient grand maî tre du Grand Orient, puis Grand Orient de France, et cherche à unifier toutes les loges. Ré sistance du cô té des loges de rite é cossais.

1772 – Pasqually part pour Saint‑ Domingue, et Willermoz et Saint‑ Martin fondent un Tribunal Souverain qui deviendra ensuite la Grande Loge É cossaise.

 

1774 – Saint‑ Martin se retire pour devenir Philosophe Inconnu, et un dé lé gué de la Stricte Observance Templiè re va traiter avec Willermoz. Il en ré sulte un Directoire É cossais de la Province d'Auvergne. Du Directoire d'Auvergne naî tra le Rite Ecossais Rectifié.

1776 – Saint‑ Germain, sous le nom de comte Welldone, pré sente des projets chimiques à Fré dé ric II.

Naissance de la Socié té des Philathè tes pour ré unir tous les hermé tistes. Loge des Neuf Sœ urs: y adhè rent Guillotin et Cabanis, Voltaire et Franklin. Weishaupt fonde les Illuminé s de Baviè re. Selon certains, il est initié par un marchand danois, Kö lmer, de retour d'É gypte, qui serait le mysté rieux Altotas, maî tre de Cagliostro.

1778 – Saint‑ Germain rencontre à Berlin Dom Pernety. Willermoz fonde l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte. L'É troite Observance Templiè re s'accorde avec le Grand Orient pour que soit accepté le Rite Ecossais Rectifié .

 

1782 – Grand sé minaire de toutes les loges initiatiques à Wilhelmsbad.

1783 – Le marquis Thomé fonde le Rite de Swedenborg.

1784 – Saint‑ Germain mourrait alors que, au service du landgrave de Hesse, il mettait au point une fabrique de couleurs.

1785 – Cagliostro fonde le Rite de Memphis, qui deviendra le Rite Ancien et Primitif de Memphis‑ Misraï m, et qui augmentera le nombre des hauts grades jusqu'à quatre‑ vingt‑ dix. Eclate, manœ uvré par Cagliostro, le scandale du Collier de la Reine. Dumas le dé crit comme un complot maç on pour discré diter la monarchie.

Soupç onné de complots ré volutionnaires, l'ordre des Illuminé s de Baviè re est supprimé.

1786 – Mirabeau est initié par les Illuminé s de Baviè re à Berlin. Paraî t à Londres un manifeste rosicrucien attribué à Cagliostro. Mirabeau é crit une lettre à Cagliostro et à Lavater.

1787 – Il existe environ sept cents loges en France. On publie le Nachtrag de Weishaupt qui dé crit le diagramme d'une organisation secrè te où chaque adhé rent ne peut connaî tre que son propre et immé diat supé rieur.

1789 – Dé but de la Ré volution franç aise. Crise des loges en France.

1794 – Le 8 vendé miaire, le dé puté Gré goire pré sente à la Convention le projet d'un Conservatoire des Arts et des Mé tiers. Il sera installé à Saint‑ Martin‑ des‑ Champs en 1799, par le Conseil des Cinq‑ Cents.

Le duc de Brunswick invite les loges à se dissoudre parce qu'une venimeuse secte subversive les a dé sormais toutes corrompues.

1798 – Arrestation de Cagliostro à Rome.

1801 – A Charleston, on annonce la fondation officielle d'un Rite É cossais Ancien et Accepté, avec trente‑ trois grades.

1824 – Document de la cour de Vienne au gouvernement franç ais: on y dé nonce des associations secrè tes telles que les Absolus, les Indé pendants, la Haute Vente de la Charbonnerie.

1835 – Le kabbaliste Oettinger dit avoir rencontré Saint‑ Germain à Paris.

1846 – L'é crivain viennois Franz Graffer publie la relation d'une rencontre de son frè re et de Saint‑ Germain, entre 1788 et 1790; Saint‑ Germain accueille le visiteur en feuilletant un livre de Paracelse.

 

1865 – Fondation de la Societas Rosicruciana in Anglia (d'aprè s d'autres sources, en 1860 ou en 1867). Y adhè re Bulwer‑ Lytton, auteur du roman rosicrucien Zanoni.

 

1868 – Bakounine fonde l'Alliance de la Dé mocratie Socialiste, inspiré e, selon certains, des Illuminé s de Baviè re.

1875 – Helena Petrovna Blavastsky fonde la Socié té Thé osophique. Parution de Isis Dé voilé e. Le baron Spedalieri se proclame membre de la Grande Loge des Frè res Solitaires de la Montagne, Frè re Illuminé de l'Ordre Ancien et Restauré des Maniché ens et Haut Illuminé des Martinistes.

 

1877 – Madame Blavatsky parle du rô le thé osophique de Saint‑ Germain. Parmi ses incarnations, il y a eu Roger et Francis Bacon, Rosencreutz, Proklos, saint Albans.

Le Grand Orient de France supprime l'invocation au Grand Architecte de l'Univers et proclame la liberté de conscience absolue. Il rompt ses liens avec la Grande Loge Anglaise, et devient ré solument laï que et radical.

1879 – Fondation de la Societas Rosicruciana aux USA.

1880 – Dé but de l'activité de Saint‑ Yves d'Alveydre. Lé opold Engler ré organise les Illuminé s de Baviè re.

1884 – Lé on XIII condamne, dans l'encyclique Humanum Genus, la franc‑ maç onnerie. Les catholiques la dé sertent et les rationalistes s'y pré cipitent.

1888 – Stanislas de Guaita fonde l'Ordre Kabbalistique de la Rose‑ Croix. Fondation, en Angleterre, de l'Hermetic Order of the Golden Dawn. Onze grades, du né ophyte à l'Ipsissimus. En est empereur MacGregor Mathers. Sa sœ ur é pouse Bergson.

1890 – José phin Pé ladan abandonne Guaita et fonde la Rose + Croix Catholique du Temple et du Graal, se proclamant Sar Merodak. La dispute entre les rosicruciens de Guaita et ceux de Pé ladan s'appellera Guerre des deux roses.

1891 – Papus publie son Traité Mé thodique de Science Occulte.

1898 – Aleister Crowley initié à la Golden Dawn. Il fondera ensuite l'ordre de Thelema pour son propre compte.

1907 – De la Golden Dawn naî t la Stella Matutina, à quoi adhè re Yeats.

1909 – En Amé rique, Spencer Lewis « ré veille » l'Anticus Mysticus Ordo Rosae Crucis, et, en 1916, il exé cute avec succè s la transformation d'un morceau de zinc en or.

 

Max Heindel fonde la Rosicrucian Fellowship. A des dates incertaines, suivent le Lectorium Rosicrucianum, Les Frè res Aî né s de la Rose‑ Croix, la Fraternitas Hermetica, le Templum Rosae‑ Crucis.

1912 – Annie Besant, disciple de Madame Blavatsky, fonde à Londres l'ordre du Temple de la Rose‑ Croix.

1918 – Naissance en Allemagne de la Socié té Thule.

1936 – Naissance en France du Grand Prieuré des Gaules. Dans les « Cahiers de la fraternité polaire », Enrico Contardi di Rhodio parle d'une visite que lui a faite le comte de Saint‑ Germain.

 

 

« Qu'est‑ ce que signifie tout ç a? demanda Diotallevi.

– Ne me le demandez pas à moi. Vous vouliez des donné es? Les voici. Je ne sais rien d'autre.

– Il faudra consulter Agliè. Je parie que lui‑ mê me ne connaî t pas toutes ces organisations.

– Allons donc, c'est sa pâ ture. Mais nous pouvons le mettre à l'é preuve. Ajoutons une secte qui n'existe pas. Fondé e ré cemment. »



  

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